Pour ma cadette, les relations ont toujours été difficiles.
Que ce soit avec ses camarades, ses frères et soeurs, ou… moi.
C’est une jeune fille avec une personnalité forte, mais très (très) sensible.
Un gros besoin de trouver sa place, d’être rassurée en permanence.
Maladroitement.
En pointant ce que les autres font mal - de son point de vue, en sur-sollicitant l’attention, en dénonçant, en rabaissant…
En hurlant, en explosant, parce que les vagues d'émotions qui la secouent sont bien trop fortes, et qu'elle ne sait pas quoi en faire.
En s'isolant, d'elle-même, en rejetant par peur d'être rejetée.
Pourtant elle est pleine de qualités, de talents, d’attentions, et d'amour…
Ce que j’ai compris :
J’ai compris qu’elle était mon miroir.
Celui de la petite Erika, qui, enfant, ne trouvait pas non plus sa place.
Celui de la petite Erika hypersensible.
Celui de la petite Erika qui avait besoin d’être rassurée sur l’amour qu’on lui portait.
J’ai compris aussi que j’étais en colère après elle.
En colère parce que son enfance n’a rien à voir avec la mienne.
En colère parce qu’elle est entourée d’amour et qu’elle ne le voit pas, qu’elle le rejette parfois.
En colère parce que je n'arrive pas à la rendre heureuse.
En colère parce que j’essaie d’être la mère que je n’ai pas eue, et qu’elle ne s’en rend pas compte.
Et c’est normal qu’elle ne s’en rende pas compte.
Cette colère m'appartient.
Elle me renvoie à mon incapacité à rendre mon enfant heureuse.
Elle me renvoie à mon impuissance face à cette surcharge émotionnelle qu'elle ressent, et que je lui ai probablement transmise.
On ne peut pas agir sur les autres, mais on peut agir sur soi, sur notre perspective.
- Je ne réagis pas toujours comme je le souhaiterais, et il est difficile de changer mes réactions. Mais j'y travaille et elles sont beaucoup moins fortes qu'avant.
- J'ai du mal à être dans la bienveillance et le calme lorsque des cris suraigus agressent ma propre hypersensibilité.
- Je lâche des propos parfois blessants quand mon enfant se rend malheureux, et notre entourage par ricochet, alors qu’elle ”a tout pour être heureuse”.
Mon plus grand rêve est qu’elle parvienne, elle aussi, à s’accepter, à s’aimer, à être heureuse.
Alors en guérissant la ”petite Erika”, je guéris aussi ma relation avec elle.
Et lui montre le chemin.
Et, petit pas par petit pas, nous avançons, chacune de notre côté, mais ensemble.
Parce que je suis son modèle.
Parce que je suis sa mère.
Lui laisser sa place, lui laisser apprendre le monde, dans la bienveillance.
Comprendre d'où viennent les colères, guérir ce qui doit être guéri.
Et enfin, apaiser nos coeurs.
Si cette situation te parle, j'espère qu'elle t'aidera, à toi aussi, à comprendre et à apaiser les relations qui doivent l'être.
Et si c'est trop lourd ou difficile, tu peux aussi m'en parler.
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